Il y a de cela quelques semaines, via un sondage sur notre page facebook, vous étiez nombreux à nous demander plus d’interviews de futurs ou d’anciens invités. C’est dans cette idée que nous recommençons notre série des 3QA ! Pour ceux qui ne nous connaissaient pas l’an passé, les 3QA – pour « 3 questions à » – sont des mini-interview faites avec des invités, des membres de l’association ou des habitués de notre salon. L’idée est d’en apprendre un peu plus sur l’interviewé le tout avec une certaine légèreté et un peu d’humour.
Nous commençons cette session 2012 avec Thierry Vivien, auteur de Yodablog et futur invité de notre salon. Profitez en, et n’hésitez pas à réagir dans les commentaires ou sur notre page Facebook.
Gen SW : Bonjour Thierry, merci d’avoir accepté de participer à un nouveau 3QA. Première question, peux tu nous parler un peu de la naissance de Yodablog. Comment t’es venu l’idée et pourquoi Yoda comme personnage principal ?
Thierry : Yodablog est arrivé sur la toile en janvier 2009 sous l’impulsion d’un ami qui a ouvert un petit espace afin que je puisse verser quelques dessins de divertissement à la face du monde, un partage qui n’était à la base pas du tout prévu. Les tout premiers gags avaient été commis presque par inadvertance en août 2008, c’est la vague ressemblance d’un de mes petits bonshommes balancé sur le papier avec un des héros de StarWars qui m’avait alors poussé à développer une petite galerie de personnages.
J’avais travaillé de mémoire, mon dernier StarWars je l’avais vu dans les 80’s, époque bénie quand le bleu turquoise ♥ rivalisait de popularité avec le rose fuchsia ♥ : )
Le choix de Yoda pour baptiser le blog s’est fait très naturellement, je ne l’explique pas. Et puis phonétiquement ça le fait, « yodablog » c’est bien classe. Ceci dit, Yoda n’est pas vraiment le personnage principal. Il apparaît davantage en qualité de témoin qu’en qualité d’acteur. D’ailleurs, si l’on considère le nombre d’apparitions des principaux protagonistes au fil des 327 épisodes qui nourrissent le blog depuis sa naissance, le personnage le mieux représenté n’est pas Yoda mais Luke.
GenSW : Hormis StarWars, quel autre univers affectionnes tu particulièrement ? Et aimerais tu adapter un autre univers à la façon « Yodablog » ?
Thierry : Je n’aime pas UN univers en particulier, mais les univers de science-fiction dont les aspects visuels sont particulièrement outranciers. Je pense à des trucs comme Flash Gordon ou Forbidden Planet, par exemple. Certains films tels que At The Earth’s Core atteignent des sommets du point de vue esthétique qui m’inspirent une tendresse toute particulière. La filmographie de Roger Corman, pour ne citer que lui, regorge également de trésors qui peuvent constituer de merveilleuses sources de joie débile et d’inspiration. Comme dans beaucoup d’univers de ce genre, il y a une dimension très manichéenne plutôt risible mais assez jouissive.
Et puis il y a toute la richesse des univers de super-héros déployés chez Marvel et DC, rarement fine d’un point de vue psychologique mais très enthousiasmante et quelquefois très inventive. Je développe d’ailleurs ces jours-ci une recherche d’articulation de récit dont la figure de Batman serait l’épicentre : ) mais graphiquement très différente, cette recherche, de ce qui existe sur yodablog.
GenSW : Dans tes strips, les héros de StarWars sont mis à mal : ObiWan est un obsédé, Luke un idiot et Yoda plutôt du genre sadique. Mais il y a bien un perso qui est souvent caricaturé dans l’univers StarWars mais qui n’est pourtant pas très présent dans tes strips. Donc à quand un JarJarBlog ?
Thierry : Jamais, je le crains. Le personnage de JarJar ne présente que peu d’intérêt pour moi, parce qu’il est déjà une caricature dans l’œuvre originale : il ne dispose que d’un neurone et est incapable de produire une phrase cohérente. Cette chose n’a pas la capacité de construire, elle est une déconstruction, une négation de l’intelligence.
Elle est de mon point de vue à l’œuvre de George Lucas ce qu’Éric-Emmanuel Schmitt et Marc Lévy sont à la littérature française. Un équivalent humain de JarJar au cinéma pourrait être Jason Statham : franchement, que pourrais-je bien faire avec un truc pareil qui ne soit une redite affadie de la réalité ? Ah si, je sais : en le coupant en deux dans le sens de la largeur et en l’évidant, je pourrais peut-être obtenir un entonnoir.
GenSW : Merci Thierry pour avoir pris un peu de temps pour nous répondre et ton franc parlé.
A bientôt pour un nouvel épisode des 3QA avec un ancien invité cette fois !
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